mardi 24 juin 2014

Contes des Aînés d'Irlande (2)

ACALLAM NA SENÓRACH
Contes des Aînés d’Irlande (2)

bilingue irlandais – français


Trad. fr. de Frédérick Morvan, d’après la trad. anglaise d’Ann Dooley et Harry Roe. Le texte de référence est celui publié par Whitley Stokes, Acallamh na Senórach in Irische Texte, Ed. Whitley Stokes et Ernst Windisch. series 4 volumes 1 (1900) pages xiv+1-438

§ 4. (Is annsin ad)ubairt Cáilte: ‘ní doilghi linde anois iná mar as éicin dúind in dá nónbar itamáit do deredh na muindtire móire maithi-sin do scaradh & do scáiledh ó chéile.’ Ro freacair Oisín sin: ‘dar mo bhréithir ámh’, ar sé, ‘ní fhuil indum-sa níth ná nertt ina n-deaghaid-sin.’ Ocus gérsat calma na fer-ógláigh ro cháisetar co dubach dobrónach do-mhenmnach maraon risin m-banfhlaith .i. re Cámha.
§ 4. Caílte dit alors : « Tout aussi pénible que ces souvenirs, est pour nous le fait que nous, les dix-huit seuls survivants de cette grande et noble compagnie, devons maintenant nous séparer. » Oisín répondit : « Je jure qu’il y aura peu d’énergie et de force en moi quand les autres s’en seront allés. » Et, bien qu’ils fussent de virils guerriers, ils pleurèrent avec la Dame Cáma, profondément et inconsolablement.

§ 5. Tucad a n-daoithin dighi & míre dhóibh, & ro bhátar teora lá & teora oidchi annsin, & do cheileabairset do Chámha iarsin, & ro ráidh Oisín:
§ 5. Ils reçurent leur content de nourriture et de boisson, et restèrent trois nuits et trois jours. Alors qu’ils prenaient congé de Cáma, Oisín récita les lignes suivantes :

Is toirrsech indíu Cámha             « Cáma est lasse aujourd’hui,
do-rála i cind a snámha.               elle est à la fin de son voyage.
Cámha gan mac is gan h-úa         Cáma est sans enfant, sans héritier,
do-rála conadh senrúa.                 le vieil âge est sur elle. »

Is andsin táncatar rompu assan bhaile imach aran fhaithche b-féraigh, & gníset comairle annsin, & as í comhairle do-rónad accu ann, scarad re chéile; & ba scaradh cuirp re h-anmain a scarad. Ocus do-rínset amhlaid-sin, uair do-chuaidh Oisín co Sídh Ochta Cleitigh, bhail a raibhe a mháthair .i. Bla inghen Déirc Dhianscothaig, & téit Cáilte roime co h-Inhdber m-Bic Loingsigh a m-Bregaibh, risi-ráidter Mainistir Droichit Átha isin tan-so .i. Bec Loingsech mac Airist i-torchair ann .i. mac ríg Rómán táinic do ghabháil Eirenn co rus-báidh tonn tuile ann h-é — & do Lind Fheic ar Bóind bhán-srothaigh, & tar Sen-Breaghmaigh bhudhes, & co Ráith Droma Deirc, áit i r-raibe Pátraic mac Alpraind.

Ils sortirent sur l’allée herbeuse pour prendre conseil, et décidèrent qu’ils devaient maintenant se séparer l’un de l’autre, et leur séparation fut comme la séparation de l’âme et du corps. Oisín alla au Síd de la Poitrine de Cleitech (Sídh Ochta Cleitigh), où vivait sa mère, Blaí, fille de Derg à la Langue rapide (Díanscothach). Caílte alla à l’Estuaire de Bec l’Exil (Inhdber m-Bic Loingsigh), où se trouve aujourd’hui le Monastère de Drogheda (Mainistir Droichit Átha). Il tenait son nom de Bec l’Exil (Bec Loingsech), qui mourut là. C’était le fils d’Airist, roi des Romains. Il était venu pour conquérir l’Irlande, mais une grande vague le noya à cet endroit. De l’estuaire, Caílte continua vers le Bassin de Fiacc (Lind Fheic), sur la Boyne au flot brillant, puis vers le sud à travers la Vieille Plaine de Brega (Sen-Breaghmaigh) jusqu’à la Forteresse de la Crête Rouge (Ráith Droma Deirc), où Patrick fils de Calpurn se trouvait alors.


(à suivre...)

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