ACALLAM NA
SENÓRACH
Contes
des Aînés d’Irlande (2)
bilingue irlandais –
français
Trad.
fr. de Frédérick Morvan, d’après la trad. anglaise d’Ann
Dooley et Harry Roe. Le texte de référence est celui publié par
Whitley Stokes, Acallamh na Senórach
in Irische Texte, Ed.
Whitley Stokes et Ernst
Windisch. series 4 volumes 1 (1900) pages xiv+1-438
§
4. (Is annsin ad)ubairt Cáilte: ‘ní doilghi linde anois iná mar
as éicin dúind in dá nónbar itamáit do deredh na muindtire móire
maithi-sin do scaradh & do scáiledh ó chéile.’ Ro freacair
Oisín sin: ‘dar mo bhréithir ámh’, ar sé, ‘ní fhuil
indum-sa níth ná nertt ina n-deaghaid-sin.’ Ocus gérsat calma na
fer-ógláigh ro cháisetar co dubach dobrónach do-mhenmnach maraon
risin m-banfhlaith .i. re Cámha.
§ 4. Caílte dit alors :
« Tout aussi pénible que ces souvenirs, est pour nous le fait
que nous, les dix-huit seuls survivants de cette grande et noble
compagnie, devons maintenant nous séparer. » Oisín répondit :
« Je jure qu’il y aura peu d’énergie et de force en moi
quand les autres s’en seront allés. » Et, bien qu’ils
fussent de virils guerriers, ils pleurèrent avec la Dame Cáma,
profondément et inconsolablement.
§
5. Tucad a n-daoithin dighi & míre dhóibh, & ro bhátar
teora lá & teora oidchi annsin, & do cheileabairset do
Chámha iarsin, & ro ráidh Oisín:
§ 5. Ils reçurent leur
content de nourriture et de boisson, et restèrent trois nuits et
trois jours. Alors qu’ils prenaient congé de Cáma, Oisín récita
les lignes suivantes :
Is toirrsech indíu Cámha « Cáma est lasse aujourd’hui,
do-rála i cind a snámha. elle est à la fin de son voyage.
Cámha gan mac is gan h-úa Cáma est sans enfant, sans héritier,
do-rála conadh senrúa. le vieil âge est sur elle. »
Is andsin táncatar
rompu assan bhaile imach aran fhaithche b-féraigh, & gníset
comairle annsin, & as í comhairle do-rónad accu ann, scarad re
chéile; & ba scaradh cuirp re h-anmain a scarad. Ocus do-rínset
amhlaid-sin, uair do-chuaidh Oisín co Sídh Ochta Cleitigh, bhail a
raibhe a mháthair .i. Bla inghen Déirc Dhianscothaig, & téit
Cáilte roime co h-Inhdber m-Bic Loingsigh a m-Bregaibh, risi-ráidter
Mainistir Droichit Átha isin tan-so .i. Bec Loingsech mac Airist
i-torchair ann .i. mac ríg Rómán táinic do ghabháil Eirenn co
rus-báidh tonn tuile ann h-é — & do Lind Fheic ar Bóind
bhán-srothaigh, & tar Sen-Breaghmaigh bhudhes, & co Ráith
Droma Deirc, áit i r-raibe Pátraic mac Alpraind.
Ils sortirent sur l’allée
herbeuse pour prendre conseil, et décidèrent qu’ils devaient
maintenant se séparer l’un de l’autre, et leur séparation fut
comme la séparation de l’âme et du corps. Oisín alla au Síd de
la Poitrine de Cleitech (Sídh Ochta Cleitigh), où vivait sa
mère, Blaí, fille de Derg à la Langue rapide (Díanscothach).
Caílte alla à l’Estuaire de Bec l’Exil (Inhdber m-Bic
Loingsigh), où se trouve aujourd’hui le Monastère de Drogheda
(Mainistir Droichit Átha). Il tenait son nom de Bec l’Exil
(Bec Loingsech), qui mourut là. C’était le fils d’Airist,
roi des Romains. Il était venu pour conquérir l’Irlande, mais une
grande vague le noya à cet endroit. De l’estuaire, Caílte
continua vers le Bassin de Fiacc (Lind Fheic), sur la Boyne au
flot brillant, puis vers le sud à travers la Vieille Plaine de Brega
(Sen-Breaghmaigh) jusqu’à la Forteresse de la Crête Rouge
(Ráith Droma Deirc), où Patrick fils de Calpurn se trouvait
alors.
(à suivre...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire