ACALLAM NA
SENÓRACH
Contes
des Aînés d’Irlande
bilingue irlandais –
français
Trad.
fr. de Frédérick Morvan, d’après la trad. anglaise d’Ann
Dooley et Harry Roe. Le texte de référence est celui publié par
Whitley Stokes, Acallamh na Senórach
in Irische Texte, Ed.
Whitley Stokes et Ernst
Windisch. series 4 volumes 1 (1900) pages xiv+1-438
§
15. ‘Ad-rae buaidh & bennacht, a Cháilti!’ ar Pátraic, ‘as
urgairdiugud menman & aicenta dhúin sin. Ocus innis óirscél
ele dhúin.’ ‘Inneosat ón’, ar Cáilte, ‘& abuir gá
scél is áil duit.’ ‘In rabatar eich nó echrada acuibh isin
Féin?’ ‘Do bátar immorro’, ar Cáilte. ‘.LLL. serrach
aen-lárach & aen-eich.’ ‘Cánas ar frith sin?’ ar Pátraic.
‘Adér frit a fhírinne, a anum’, ar Cáilte.
§ 15. « Que la
victoire et la bénédiction soient tiennes, ô Caílte », dit
Patrick, « car tu as illuminé à la fois nos âmes et nos
esprits. Dis-nous un autre de ces glorieux contes ». « Je
le ferai », dit Caílte, « je te dirai toute histoire
qu’il te plaira ». « Aviez-vous, chez les Fianna, des
chevaux et des chariots ? ». « Nous en avions
beaucoup », dit Caílte, « trois cinquante poulains de la
même jument, et par le même étalon ». « Où furent-ils
acquis ? », dit Patrick. « Je te dirai la vraie
histoire, mon ami », dit Caílte.
§
16. Oclách do búi ac Finn .i. Artúir mac Benne Brit, & ba
h-edh a lín, trí naenbair. Ocus do-rónad sealg Benne h-Edair le
Finn, & ba tuillmech toirtech in t-shealg-soin, & do scáilset
dá conuibh & do shuidh Finn i Carn in Fhéinnedha idir Beinn
Edair & muir, & ba maith lais a menma ag éisdecht re
raibchedaigh na n-dam n-díscir n-dásachtach ic á luath-marbadh do
chonúibh na Fénne.
§ 16. « Il y avait
parmi les Fianna, à cette époque, un guerrier, à savoir Artúir,
fils de Benne Brit, et sa suite était de trois neuvaines. Finn avait
organisé une chasse sur la colline d’Étar, et elle était très
fructueuse. Les chiens furent lâchés, et Finn lui-même s’assit
au Cairn des Fianna, entre la colline d’Étar et la mer, et il se
délectait du son du cerf frénétique rapidement abattu par les
chiens des Fianna.
§
17. Is ann do-rala d' Artúir mac Benne Brit beith ic coimet in mara
idir an (fi)adach & muir cu nach snáimhdís in (damhrad) uatha;
& mar do bhí Artúir amuich i cind in chuain at-connaic trí
coin do chonuib Finn .i. Bran & Sceolaing & Adhnuall. Ocus as
í comairli arar' cinn Artúir mac Benne .i. é féin & a trí
nónbair d' imthecht tar muir & na coin-sin do breith leis 'na
tír féin; & do críchnaiged in comairle-sin. Dóigh ámh
do-chuatar-som tar muincinn mara & na trí coin-sin leo, & ro
gabsat cuan & calad ac Innber Mara Gaimiach i crích Breatan, &
tiagait a tír, & lotar rompa co Sliabh Lodáin meic Lir, &
do-rónad sealg in t-shléibi-sin acu.
§ 17. Artúir, fils de
Benne Brit, se trouvait sur la côte, entre la chasse et la mer, afin
que le cerf ne puisse s’enfuir à la nage. Alors qu’il était
sorti au bord de l’eau, il vit trois des chiens de Finn, à savoir
Bran, Sceolaing et Adnúall. Artúir, fils de Benne, décida alors
d’un plan. Avec ses vingt-sept compagnons, il traverserait la mer
et emporterait les chiens dans son pays. Ils mirent ce plan à
exécution et, avec les trois chiens, ils traversèrent l’étendue
de la mer. Ils accostèrent à l’Estuaire du Banc de Sable (Innber
Mara Gaimiach), dans le pays des Brittons. Puis ils se rendirent
à la montagne de Lodán, fils de Lir, et chassèrent là.
§
18. Dála na Fénne iarsin, tairnic leo a bh-fhiadach & a
bh-fian-choscar do dhénam, & ro ghabsat longport ag Beinn Edair
meic Etghaeith in féinnedha, & ro h-áirmhit coin tighi Find
annsin amail ba gnáth aca; & ba h-imdha a coin-sium, amail
at-bert an file:
§ 18. Pendant ce
temps les Fianna, ayant cessé leur chasse, montèrent leur camp
à la Colline d’Étar, fils d’Étgáeth le Guerrier, et
commencèrent leur comptage habituel des chiens de la maison de Finn.
Grand était le nombre des chiens, comme le dit le poète :
Airim craeibhi
ar connuibh Finn « Les chiens de Finn,
cona chuanairt bláith bhith-bhinn, Aussi nombreux que les branches d’un arbre,
cona chuanairt bláith bhith-bhinn, Aussi nombreux que les branches d’un arbre,
trí cét
gadhar, comhull n-glé Une meute de trois cents,
ocus dá cét gaidhrine Et deux cents jeunes ».
ocus dá cét gaidhrine Et deux cents jeunes ».
§
19. ‘Ba mór do dháinibh icá rabhutar sin’, ar Pátraic. ‘As
fír ámh duit-si sin’, ar Cáilte, ‘ór ba h-é so in lín no
bhídh i tigh Finn’:
§ 19. « Nombreux
étaient ceux qui les possédaient », dit Patrick. « Tu
as raison à ce sujet », dit Caílte, « car voici leur
nombre dans la maison de Finn » :
Trí coecait ro búi i tigh Finn « Dans la maison de Finn,
do tháisechaib Fiann fír-grinn Trois fois cinquante chefs de belles troupes,
do tháisechaib Fiann fír-grinn Trois fois cinquante chefs de belles troupes,
is trí cét gilla n-grádha Trois cents serviteurs,
dá chét dalta dingbhála.’ Deux cents pupilles ».
dá chét dalta dingbhála.’ Deux cents pupilles ».
§ 20. Ar n-áirimh
na g-con fríth móir-esbaidh forro .i. Bran & Sceolaing &
Adnuall, & ro h-indised d' Fhind: ‘Sírter’, ar sé, ‘trí
catha na Féinne.’ Ocus gia ro siredh ní fríth na coin.
§ 20. « Quand ils
comptèrent les chiens, ils découvrirent une grande perte, celle de
Bran, Sceolaing et Adnúall, et ceci fut rapporté à Finn.
« Cherchez-les », dit-il, « trois compagnies des
Fianna ». Bien qu’une recherche fût menée, les chiens ne
furent pas trouvés.
§
21. Is annsin tucad loing-shithal bán-óir cum Find, & ro nigh
a ghnúis rígda, & tuc ordain fó a dét fis, & do
faillsiged fírinne dhó, & adubairt: ‘Ruc Artúir mac righ
Bretan bhar coin uaibh, & toghuidh nónbar do dhul dá
n-iarraidh.’ Ocus ro togad amlaid, & ba h-iat so a n-anmanna
.i. Diarmaid mac Duinn, meic Donnchada, meic Dhubáin, do Ernaibh
Muman andeas, & Goll mac Mórna. ‘In mac rígh Goll’, ar
Pátraic, ‘nó in mac ógláich?’ ‘Mac rígh’, ar Cáilte: &
at-bert:
§ 21. « On
apporta alors à Finn un étroit bassin d’or brillant. Il lava son
royal visage et mit son pouce dans sa Dent de Sagesse, afin que la
vérité de l’affaire lui apparaisse. « C’est Artúir,
fils du Roi des Brittons », dit-il, « qui prit vos
chiens. Prenez neuf hommes et partez à leur recherche ». On
en choisit neuf, et voici leurs noms : Diarmait, fils de Donn,
fils de Donnchad, fils de Dubán, des Érainn du Munster dans le
sud ; et Goll, fils de Morna ». « Goll était-il le
fils d’un roi », demanda Patrick, « ou celui d’un
guerrier ? ». « Le fils d’un roi »,
répondit Caílte, et il récita les lignes suivantes :
Mac Taidg meic Mórna don Muig « Le fils de Tadg, fils de Morna de la Plaine,
meic Faeláin, meic Feraduigh, Fils de Fáelán, fils de Feradach,
meic Fiacha, meic Airt don Mhuigh Fils de Fiacha, fils d’Art de la Plaine,
meic Muiredhaig, meic E(oghain). Fils de Muiredach, fils d’Eogan ».
meic Fiacha, meic Airt don Mhuigh Fils de Fiacha, fils d’Art de la Plaine,
meic Muiredhaig, meic E(oghain). Fils de Muiredach, fils d’Eogan ».
(à suivre...)
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