ACALLAM NA
SENÓRACH
Contes
des Aînés d’Irlande
bilingue irlandais –
français
Trad.
fr. de Frédérick Morvan, d’après la trad. anglaise d’Ann
Dooley et Harry Roe. Le texte de référence est celui publié par
Whitley Stokes, Acallamh na Senórach
in Irische Texte, Ed.
Whitley Stokes et Ernst
Windisch. series 4 volumes 1 (1900) pages xiv+1-438
CHAPITRE I
§
6. Is annsin do bhói Pátraic ac cantain na canóine coimdheta, &
ic etarmholadh in Dúilemhun, & ic bendachadh na rátha a roibhe
Find mac Cumaill .i. Ráith Droma Deirc. Ocus at-conncatar na
cléirigh dá n-indsaighi iat-sum, & ro ghabh gráin & egla
iat roimh na feraibh móra cona conaibh móra leo, uair nír' lucht
coimhré na comhaimsire dóibh iatt. Is and sin do éirigh in t-éo
flaithemhnais & in t-uaithne airechais & in t-aingil talmaide
.i. Pátraic mac Alprainn .i. apstal na n-Gaoidhel, & gabhus in
t-esríat do chrothad uisci choisrictha ar na feraibh móra, uair ro
bhúi míle léighionn do dheamhnaibh uas a ceannaibh conuic in
lá-sin, & do-chuatar na demhna i cnocaibh & i scalpaibh &
i n-imlibh na críche & ind orba uatha ar cach leath; & do
shuidhedar na fir mhóra ina dheagaidh-sin.
§ 6. Patrick psalmodiait
le service du Seigneur et priait le Créateur. Il jeta également une
bénédiction sur la forteresse où avait vécu Finn mac Cumaill, à
savoir la Forteresse de la Crête Rouge. Ses prêtres, voyant Caílte
et ses hommes qui approchaient, furent saisi de peur et d’horreur à
la vue de ces hommes énormes, les guerriers d’un âge ancien, avec
leurs grands chiens. Alors le saumon du ciel, le pilier de dignité
et l’ange sur la terre, à savoir Patrick, fils de Calpurn,
l’apôtre des Irlandais, se leva et arrosa ces grands hommes d’eau
bénite car, jusqu’à ce jour, mille légions de démons avaient
été sur leurs têtes. Les démons s’enfuirent dans toutes les
directions, dans les collines et les fissures des rochers et
jusqu’aux lointaines limites du pays. Les grands hommes s’assirent
alors.
§
7. ‘Maith a m' anum’, ar Pátraic ré Cáilte, ‘(cia) comainm
thú, a ócláigh?’ ‘Cá(ilte) mac Crundchon mic (Rónáin)
misi’, ar se, .‘i. mac óglaigh do muinntir Fhinn meic Cumáill
mhé.’ Ro bádar (na cléirigh) ac ingantus mhór acá féghadh re
tréimhsi chian, & ní roiched acht co tana a tháibh nó co
formna a ghualand in bh-fer ba mó dona cléirchibh don fhir
dhibh-sin & iat ina súidhi.
§ 7. « Bien, mon
ami », dit Patrick à Caílte, « quel nom portes-tu ? ».
Il répondit : « Je suis Caílte, fils de Crundchú, fils
de Rónán, de la suite de Finn mac Cumaill ». Les prêtres
fixaient toujours les guerriers avec étonnement, car le plus grand
des clercs n’arrivait qu’à la taille ou à l’épaule de ces
grands hommes, qui étaient déjà assis.
§
8. ‘Athchuinghidh dob áil lium-sa d' iarraid ortt, a Cháilti’,
ar Pátraic. ‘Dá rabh ocum-sa do niurt nó do chumung sin
do-ghébthar’, ar Cáilte; ‘ocus abair cidh edh h-í.’ ‘Topar
fír-uisci d' fhagbáil inar b-fhocus annso, assa fhétfamáis tuatha
Breagh & Midhi & Uisnigh do baistedh’, ar Pátraic. ‘Atá
ocum-sa dhuit-si sin, a uasail & a fhíreoin!’ ar Cáilte. Ocus
táncatar rompu tar cladh na rátha a(mach), & ro gab-sum lámh
Pátraic ina láimh, & ní deachadur acht náoi sbáis ón dorus
amach an tan it-conncatar in loch-tobar grinn glainidi ina
fhiadhnaise, & ba h-adbal leo mét & reime in bhilair &
ind fhochluchta ro bhói fair, & do bhói ac tabairt a thesta &
a thuarascbhála, & adubairt Cáilte in laoidh ann:
§ 8. « Il y a
quelque chose que je voudrais te demander, Caílte », dit
Patrick. Caílte répondit : « si mon pouvoir et ma force
sont suffisants, cela sera accordé. Dis moi ce que tu souhaites ».
Patrick répondit : « Pourrais-tu nous trouver un puits
d’eau pure à proximité, afin que nous puissions baptiser les gens
de Brega, Meath et Usnagh ? ». « J’en trouverai un
pour toi, ô noble et vertueux », dit Caílte. Il prit Patrick
par la main et ensemble ils allèrent sur les remparts de la
forteresse. Juste à neuf pas du portail, ils virent une belle source
cristalline, et ils furent surpris par les épaisses pousses de
cresson et de véroniques qui l’entouraient. Caílte récita ces
lignes sur l’aspect et les qualités de la source :
A thobuir Trágha Dhá Bhan « Ô source de Tráig Dá Ban,
álaind do bhilar barr-ghlan. Belles sont tes brillantes brindilles ;
ó ro tréigedh do chnuas ort Ta taille fut négligée,
nír' léiced fás dot fhochlocht, La véronique a multiplié.
álaind do bhilar barr-ghlan. Belles sont tes brillantes brindilles ;
ó ro tréigedh do chnuas ort Ta taille fut négligée,
nír' léiced fás dot fhochlocht, La véronique a multiplié.
Do bric ód bruachaibh amach « Truite sur tes rives,
do mhucca allta i t' fhásach, Porc sauvage dans tes recoins boisés ;
doimh do chrega cháin sealga Cerf sur les rochers pour la chasse,
do láigh breacca broind-dearga. Et faons pommelés et à la poitrine rouge.
do mhucca allta i t' fhásach, Porc sauvage dans tes recoins boisés ;
doimh do chrega cháin sealga Cerf sur les rochers pour la chasse,
do láigh breacca broind-dearga. Et faons pommelés et à la poitrine rouge.
Do mhes ós bharraibh do chrand « Glands sur les branches de tes arbres,
t' iasc a n-indberaibh th' abhann, Poisson dans ton estuaire,
álaind lí do ghas n-geghair Belles tes tiges d’arum,
a ghlas uaine fhoithremhail! Ô flot vert de bois.
t' iasc a n-indberaibh th' abhann, Poisson dans ton estuaire,
álaind lí do ghas n-geghair Belles tes tiges d’arum,
a ghlas uaine fhoithremhail! Ô flot vert de bois.
Is uait do-chuadar in Fhiann « C’est de toi que partirent les Fianna,
dar' marbad Coinchend coimfhial, Quand fut tué le généreux Coinchenn,
dar' cuiredh ár Féinde Find Quand les Fianna de Finn furent massacrés,
isin mhadain ós Maolghlind. Au matin au-dessus de Maelglenn.
dar' marbad Coinchend coimfhial, Quand fut tué le généreux Coinchenn,
dar' cuiredh ár Féinde Find Quand les Fianna de Finn furent massacrés,
isin mhadain ós Maolghlind. Au matin au-dessus de Maelglenn.
Uait do-chuaidh Fathadh na fhledh « C’est de toi que partit Fothad du festin,
ba laoch do fhuilnged imned, Un guerrier qui souffrit chagrin ;
dá fhuair rath in talman toir Il trouva une tombe dans l’est,
dar' marbhadh i cath Chlároigh. Quand il fut tué à la bataille de Clárad.
ba laoch do fhuilnged imned, Un guerrier qui souffrit chagrin ;
dá fhuair rath in talman toir Il trouva une tombe dans l’est,
dar' marbhadh i cath Chlároigh. Quand il fut tué à la bataille de Clárad.
Táinic ós cind in tobair « Blaí vint à la source,
Blaói ingen Deirc Dhianscothaigh La fille de Derg l’éloquent,
gol ard con atha aicci Hurlant pleurs et lamentations,
dar' cuiredh cath Confaiti. Après la bataille de Confaite.
Blaói ingen Deirc Dhianscothaigh La fille de Derg l’éloquent,
gol ard con atha aicci Hurlant pleurs et lamentations,
dar' cuiredh cath Confaiti. Après la bataille de Confaite.
A(r) marbadh chon ocus fer « Après le massacre de chiens et d’hommes,
ar n-athchuma laoch láin-gheal Après la blessure de brillants guerriers,
co cuala glaodh Gharaidh ghlain Le cri de Garad fut entendu
adhaigh re taobh in topair. Près de la source. »
adhaigh re taobh in topair. Près de la source. »
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